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Émotions de base et émotions secondaires : la peur et l’anxiété, leur combinaison et leurs différences, un rôle moteur dans notre existence par la mise en jeu de notre capacité d’adaptation aux situations vécues.

Que sont les émotions ?

L’étymologie du terme “émotion” nous renvoie à l’ancien français “motion”, ainsi qu’à la racine latine “emovere” : c’est-à-dire “mettre en mouvement”.

Les émotions mettent, en effet, en mouvement et ces dynamiques-là sont aussi bien intrinsèque, qu’extrinsèque : notre physiologie (interne) se modifie, nos comportements (externes) s’expriment. Tout comme « motivation », « movere », « émotion » doit se penser comme « mouvement ».

Une personne se coupant de ses émotions, se prive par là même de ses « mouvements de vie ». Ces mouvements de vie sont de fait des réactions psychologiques, mais aussi physiques, à des situations données. Situations dans lesquelles nos états de base, le repos, le confort, se voient brusquement modifiés par le fait d’une lecture (instantanée), une évaluation ou interprétation, d’une situation donnée.

Ainsi, pour comprendre la peur, il est essentiel de comprendre l’interprétation qu’une personne fait d’une situation donnée correspondante au vécu intériorisé de la peur.

Une idée importante sur les émotions réside dans leur rapport à l’environnement et aux changements de contextes : au plus nous évoluons dans un environnement « mouvant » et changeant, et au plus nous avons de chance de vivre des émotions diverses. De fait, au plus nous vivons des émotions diverses et au plus celles-ci vont agir sur nos comportements, choix et actions.

Je développerai ce point dans un autre article, mais il est utile de rappeler ici que, dans un coaching, la question des émotions à son importance. Celle-ci nous informe en effet sur les dynamiques présentes dans le quotidien d’une personne en situation.

La peur : émotion de base n°1

Attardons-nous à présent sur une émotion, dite « de base » : la peur. La peur et l’anxiété, comme émotion secondaire très proche de la peur.

On peut penser les émotions de base telles les couleurs primaires : c’est de leurs combinaisons, à des degrés divers, que naissent les émotions secondaires.

Un autre problème réside dans l’identification de nos propres émotions. C’est le problème de la prise de distance et du recul par rapport à soi : il est beaucoup plus difficile de ressentir des gouttes de pluie sur son propre corps lorsque l’on est déjà préalablement immergé dans l’eau. De la même manière, il est plus difficile d’identifier l’émotion de la peur lorsque l’on est soi-même déjà préalablement immergé dans l’anxiété.

Pourtant, la peur et l’anxiété ne sont pas la même chose.

La peur se nourrit, principalement, de l’anticipation de dommages physiques ou psychologiques remettant gravement en cause l’équilibre d’une personne. La notion de vulnérabilité est donc à associer au sentiment de la peur : c’est comme ne pas pouvoir faire, physiquement ou psychologiquement, face aux évènements qui se présentent. Le processus d’adaptation aux situations est fortement remis en cause par la peur.

« L’objet de la peur est donc surtout la perception d’une menace ou d’un danger auxquels on ne peut pas faire face. » (1)

La peur motive ainsi la protection, la fuite ou le retrait. Mais elle peut aussi, sous un versant plus positif, motiver l’apprentissage et l’intégration de nouvelles formes d’adaptation et de contrôle de soi, permettant de se soustraire au danger immédiat.

L’anxiété, quant à elle, est proche de la peur mais se différencie d’elle par l’identification de l’objet sur lequel elle porte… puisque, précisément il n’y a pas d’objet.

En effet dans le cas de la peur, la menace est identifiable car elle s’apparente à un « déjà-vu ».

Exemple : nous avons peur des araignées ou des serpents car notre cerveau identifie immédiatement l’objet « araignée », ou l’objet « serpent », comme des menaces potentielles et du fait de l’avoir déjà vu auparavant. On ne reconnaît que ce que l’on connaît déjà.

L’anxiété, quant à elle, est un état de tension qui n’est dirigé sur aucun objet spécifique. Ce qui signifie donc que la peur, malgré sa mauvaise presse et contrairement à l’anxiété, est une « émotion fonctionnelle » qui peut se transformer en une forme d’auto-motivation ; alors que l’anxiété est, fondamentalement, une émotion négative, inhibitrice de l’action, puisqu’elle ne créé aucune dynamique de réaction ou d’adaptation.

Bibliographie indicative

  1. Psychologie de la motivation et des émotions, Johnmarshall Reeve, Editions De Boeck Supérieur, Louvain-la-Neuve, 2017
  2. Article Emotion L’encyclopédie libre Wikipédia

Cet article a 5 commentaires

  1. Bouchra Louizi

    Excellent article, claire bien écrit et très apprenant ! Merci

    1. Norbert Macia

      Très touché ! Merci à vous Bouchra.

  2. louis annie-pierre

    merci pour cette précision. très clair et instructif.

    1. Norbert Macia

      Merci à vous Annie-Pierre !

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